19 novembre 2010

Les outils de Mars et Vénus restaurés par Berlusconi

Les statues de Mars et Vénus (IIe siècle après JC),
avant et après restauration. Reuters/Stringer/Italy


Nous n'avons pas coutume de nous intéresser à la sculpture antique; voici l'oubli réparé! Un article du journal le monde "Silvio Berlusconi restitue son pénis à Mars et ses mains à Vénus" appelle, non sans un certain humour, quelques réflexion autour des notions de conservation et de restauration ...
(voici quelques extraits de l'article : http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/11/19/silvio-berlusconi-restitue-son-penis-a-mars-et-ses-mains-a-venus_1442483_3214.html)

... Révélée jeudi 18 novembre par Carlo-Alberto Bucci, journaliste du quotidien de gauche La Repubblica, l'affaire fait grand bruit. Outre la somme dépensée qui aurait pu être utilisée pour sauver un pan de mur à Pompeï ou une fresque à L'Aquila, M. Berlusconi et son architecte se voient reprocher d'avoir voulu confondre le vrai du marbre et le faux de la résine, gommant le hiatus entre les éléments originaux les parties reconstituées. Le ministère de la culture et son titulaire Sandro Bondi sont également sous accusation pour avoir autorisé cette radicale remise à neuf.
..." Encore une fois, a regretté la députée du Parti démocrate (gauche) Manuella Ghizzoni, nous sommes en présence d'une institution qui se plie aux caprices et aux manies du premier ministre imposées cette fois à deux vestiges de l'Antiquité qui, contrairement à d'autres, ne se sont jamais lamentés du passage du temps." En réponse, le ministre a fait savoir que ces "retouches" ne contrevenaient pas à l'article 7 de la charte de l'Unesco de 1972 adoptée par l'Italie en matière de restauration et qu'elles étaient "innovantes". Ces prothèses devraient normalement être ôtées lorsque les statues retrouveront leur domicile habituel du musée romain des thermes de Dioclétien.
"C'est une question idéologique, souligne l'expert et marchand d'art italien Peter Glidewell. Le Bernin lui même a 'arrangé' quelques antiquités. Viollet-le-Duc qui passe aujourd'hui pour un sagouin était considéré comme un génie à son époque. L'art n'est pas une science, mais un point de vue. Le seul critère de jugement est celui du bon goût."